Hier les résultats du bac sont tombés et bonne nouvelle pour l’Equipe de France, elle a obtenu son diplôme après une terminale studieuse. Note totale : 11,5. L’objectif est atteint plutôt aisément mais avec un petit effort, elle pouvait viser la mention.
Comment décrire notre sentiment général après cette élimination tricolore au stade des quarts de finale face à l’Allemagne, rangée au rang des favoris depuis des mois voire des années dans cette compétition ? De la frustration ? Non. De la rage ? Non plus. De la tristesse ? Pas tant que ça. De la déception ? Un peu mais sans plus.
Un anti-Séville 82
Un match de coupe du monde à élimination directe a ce pouvoir unique de saisir chaque supporter jusqu’à la moelle pour le pousser à haïr son adversaire, à invectiver l’arbitre, à maudire ses bourreaux, à pleurer la défaite ou à exulter dans la victoire. Demandez aux Anglais leurs sentiments à l’encontre de Monsieur Ali Bennaceur, arbitre de leur quart de finale contre l’Argentine en 1986 ou encore aux Ghanéens leur avis au sujet de Luis Suarez depuis 2010. Plus proches de nous posons la question à toutes les personnes nées avant 1972 et traumatisées par la défaite contre l’Allemagne en 1982, de leurs souvenirs d’un certain Harald Schumacher.
Un match livré sans panache
Le match d’hier, troisième de l’histoire pour l’équipe de France au Maracana, antre du football dans l’une des plus belles coupes du monde de l’histoire du football, avait tout d’un anti-Séville 1982. Les 90 minutes du temps réglementaire se sont écoulées comme un mauvais film dont on n’attend rien. Aucun suspense, aucune passion, aucune folie dans ce match finalement maitrisé par des Allemands, que l’on a dit plus expérimentés et plus opportunistes. Mouais… pas très convaincant car quand il y a la place pour passer il faut savoir saisir sa chance. La France sera-t-elle meilleure dans 2 ans ou 4 ans ? Rien ne dit que les égos des uns et des autres ne vont pas s’affirmer, rien ne dit qu’en demi-finales de l’Euro 2016, un carton rouge de Lloris ne viendra pas saper toutes nos chances de victoire ou qu’une blessure de Pogba ne viendra pas affaiblir notre équipe pendant la compétition. Et puis surtout rien ne dit que l’Allemagne ne sera pas plus expérimentée encore, que l’Espagne ne sera pas de retour et que la Belgique ne sera pas bien plus qu’un simple outsider.
Aucun carton reçu côté tricolore
Hier, aucun joueur français en particulier n’a failli mais aucun n’a vraiment convaincu non plus. On parle de fatigue mais alors à quoi bon avoir un effectif jeune. Les Allemands étaient certainement tout autant épuisés après leurs prolongations contre l’Algérie. Le talent n’attend pas sinon pourquoi Griezman a-t-il été l’un des meilleurs joueurs tricolores sur la pelouse du haut de ses 23 ans et de ses 9 sélections. C’est dommage de s’arrêter si tôt dans cette compétition. Les Allemands étaient-ils vraiment meilleurs avec seulement 3 tirs cadrés dans le match ? Terminer un quart de finale d’une grande compétition sans prendre le moindre carton jaune, cela veut tout dire sur l’envie de passer au tour suivant. Il n’y a eu aucune révolte de la part des Bleus qui semblent s’être satisfaits de ce quart de finale alors que les Allemands semblaient sûrs de leur fait, imperturbables à l’image de Manuel Neuer et déterminés à l’image de Müller et Hummels.
L’envie de prolonger l’engouement pour ces Bleus
Sur le déroulement du match, il n’y a pas vraiment de regrets à avoir car les Bleus ne donnaient pas l’impression de pouvoir passer mais il reste un sentiment d’inachevé car les Bleus réunissaient pour la première fois depuis 2006 plusieurs gages de réussite dans une grande compétition : une équipe soudée et sereine, une défense centrale solide, un attaquant de haut niveau et une véritable organisation tactique, le tout orchestré par un des meilleurs entraineurs. Au moins ça nous change des années Domenech…
L’Equipe de France quitte donc la compétition et manque l’opportunité d’une confrontation contre… le Brésil, opportuniste vainqueur de la Colombie. Quel match encore des Colombiens hier malgré la défaite…. et quel talent chez James Rodriguez…. Exceptionnel pendant toute la compétition, le Monégasque a terminé le match en pleurs et on se souviendra longtemps de l’hommage de David Luiz à son encontre. Très belle image dans cette coupe du monde !
Il y a eu quatre buts dans ces quarts de finale : quatre coups de pieds arrêtés et 3 buts de défenseurs centraux. Comme prévue, la configuration des matchs changent avec une physionomie beaucoup plus “européenne” et calculatrice et à ce jeu-là les Brésiliens ne semblent pas les moins bien armés mais la blessure de Neymar et la suspension de Thiago Silva vont-ils tout remettre en cause face à l’Allemagne ou bien au contraire galvaniser les Auriverdes ? Bonne chance pour prédire l’avenir de la sélection Auriverde dans cette compétition.
Mathieu Ceccarelli
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